Ould Meguett appelle à distinguer entre la différence et la diversité, étant donné que cette constitue une source de richesse pour l’expérience politique et culturelle

La première session ordinaire de l’année parlementaire (2025-2026) a été ouverte ce mercredi soir au siège de l’Assemblée nationale à Nouakchott, sous la présidence de M. Mohamed Bamba Meguett, président de l’Assemblée nationale, et en présence de plusieurs membres du gouvernement.

Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée nationale a souligné que les députés sont appelés, en tant que leaders d’opinion, à enraciner la culture du dialogue et du respect des opinions divergentes au sein des différentes composantes politiques, en distinguant entre la différence et la diversité, qui constituent une source de richesse pour l’expérience politique et culturelle, et la discorde et la division, qui mènent à la désunion et à la dispersion.

Il a également insisté sur la nécessité de veiller constamment à la protection de l’unité nationale, en élevant le discours politique, en s’éloignant du discours de haine, en faisant prévaloir les intérêts supérieurs de la nation sur toute autre considération, et en transcendant les appartenances étroites contraires au concept de citoyenneté, telles que le tribalisme, le régionalisme, le communautarisme et l’ethnicisme.

Voici le texte intégral du discours du président de l’Assemblée nationale :

” Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Son noble Prophète

Mesdames et Messieurs les Ministres ;

Chers collègues ;

Messieurs, Mesdames ;

Nous voici revenus aujourd’hui, conformément aux dispositions de la Constitution, pour poursuivre l’accomplissement de la responsabilité que nous portons en tant que représentants de la libre volonté des électeurs, qui nous ont confié la représentation du peuple souverain dans l’exercice de deux missions importantes à savoir : l’élaboration des lois et le contrôle de l’action gouvernementale.

L’ordre du jour de cette session sera sans aucun doute riche et diversifié, compte tenu de l’importance particulière que revêt la première session ordinaire de chaque année parlementaire.

Contrairement aux autres sessions parlementaires ordinaires ou extraordinaires, la première session ordinaire connait l’examen du projet de loi de finances, qui traduit concrètement la politique gouvernementale pour un exercice budgétaire donné.

Elle offre ainsi aux députés l’occasion de renforcer leurs échanges avec l’exécutif en discutant et en évaluant la mise en œuvre des politiques des différents départements ministériels au cours de l’année en cours et en examinant les plans d’action de ces ministères pour l’année à venir.

Cela leur permettra également d’évaluer dans quelle mesure ces politiques répondent aux défis et enjeux découlant du contexte national, et de vérifier leur réponse aux préoccupations des citoyens avec lesquels ils ont pu échanger, au cours des vacances parlementaires qui viennent de s’achever, au sujet de leurs avis et aspirations.

Chers collègues députés,

Je n’ai pas besoin de vous rappeler que cette mission sublime exige de notre part un effort constant et sincère pour répondre aux attentes des citoyens. Nous devons être conscients de la responsabilité qui nous incombe, ô combien sensible, saisir l’ampleur de la confiance que nous accordent les citoyens et remplir notre rôle d’autorité de contrôle responsable et de force de proposition constructive.

Les principales exigences pour y parvenir sont : la présence assidue aux réunions des commissions et aux séances plénières, le respect des textes et des procédures, et l’esprit d’engagement et de collaboration qu’exige la nature de la vie parlementaire, quelles que soient les positions et les origines politiques, qui doivent rester unis sous l’égide de la nation et à son service.

En tant que leaders d’opinion, nous sommes appelés à instaurer une culture du dialogue et du respect des opinions divergentes au sein de notre classe politique. Nous sommes appelés à distinguer la différence et la diversité, sources de notre richesse politique et culturelle, et le désaccord et le conflit, sources de division et de fragmentation.

Nous sommes appelés à toujours œuvrer pour préserver notre unité nationale en élevant notre vocabulaire politique, en évitant les discours de haine, en privilégiant les intérêts supérieurs de la nation à toutes autres considérations et en transcendant les appartenances sectaires étroites incompatibles avec le concept de citoyenneté, telles que le tribalisme, le régionalisme, le clanisme et l’ethnicité.

Nous sommes également appelés, d’autre part, à continuer de jouer un rôle actif dans le domaine diplomatique, afin de contribuer à préserver l’image rayonnante de notre pays, à protéger ses intérêts, à renforcer sa coopération avec les pays frères et amis, et à servir des causes humanitaires justes, au premier rang desquelles figure la cause centrale de la nation : la cause palestinienne, que l’entité sioniste barbare s’efforce – plus que jamais – d’éliminer par le massacre systématique, la famine et le déplacement d’un peuple attaché à sa terre, remplacé par des colons étrangers, au mépris du droit international. Tout cela se déroule dans un silence et une impuissance internationaux pour le moins suspects et répréhensibles.

Chers collègues députés,

En vous assurant de ma confiance dans vos capacités à accomplir vos fonctions et en priant Allah pour votre plein succès, je déclare ouverte la première session ordinaire de l’année parlementaire 2025-2026, conformément à l’article 52 (nouveau) de la Constitution et à l’article 55 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous.

Je vous remercie.”