La mine d’or de Morila, fleuron historique de l’industrie minière malienne, est sur le point de connaître une reprise d’activité majeure grâce à un nouveau partenariat stratégique.
La Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM), détentrice de l’intégralité du capital de la mine, a signé le mercredi 8 octobre 2025 une convention avec la société américaine Flagship. Cet accord décisif vise la reprise rapide de la production sur ce site emblématique, marquant une étape cruciale dans la stratégie de souveraineté minière du Mali.
Une Volonté Politique Forte pour les Ressources Nationales
La concrétisation de cet accord s’inscrit directement dans la vision de la transition militaire malienne de reprendre en main le secteur minier. La cérémonie de signature, tenue dans les locaux de la SOREM, a été honorée par la présence des plus hautes autorités, dont le Professeur Amadou KEITA, Ministre des Mines, et son homologue de l’Économie et des Finances, M. Alousséni SANOU. Cette forte mobilisation ministérielle témoigne de l’importance capitale de ce projet pour l’avenir économique du pays, prouvant que les ressources naturelles sont considérées comme un levier essentiel de développement national.
Les réformes engagées par l’État visent clairement une réappropriation du secteur minier, jadis largement dominé par des intérêts étrangers. Le Ministre KEITA a rappelé que la SOREM a été établie sur l’initiative du Chef de l’État, le Président Assimi GOITA, pour répondre à l’aspiration populaire de faire des ressources minérales un véritable facteur de développement. Il a également insisté sur la nécessité de bâtir des partenariats justes et « gagnant-gagnant » avec les investisseurs internationaux, affirmant la détermination de l’État à maximiser les retombées économiques et sociales au profit des citoyens.
Détails et Ampleur de l’Accord SOREM-Flagship
La convention signée formalise l’intention ferme de la société Flagship d’acquérir des parts importantes dans la société Morila SA. Ce document engage les deux parties à œuvrer pour une relance opérationnelle imminente de la mine, laquelle était à l’arrêt ou en gestion limitée depuis plusieurs années. Le Directeur général de la SOREM, M. Tiégoum TRAORE, et le Président Directeur général de Flagship, M. Ron SLAUGHTER, ont tous deux exprimé leur satisfaction devant l’aboutissement de ces négociations. Ils ont tour à tour salué la concrétisation de cette convention, qui est perçue comme un signe d’espoir pour l’économie malienne et les populations locales.
Le potentiel aurifère restant de Morila justifie pleinement cet investissement stratégique et le regain d’intérêt de la transition militaire. Le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousséni SANOU, a souligné que la mine de Morila SA est un actif prometteur, disposant de réserves substantielles estimées à 2,5 millions d’onces d’or. La mise en exploitation de ces réserves est vue comme une bouffée d’oxygène économique, permettant d’accroître la contribution du secteur minier au PIB national et aux recettes publiques.
Les Enjeux de la Relance pour l’Économie Malienne
La relance de la production à Morila est un impératif socio-économique face aux défis du pays. Le Mali, deuxième producteur d’or en Afrique, dépend massivement de ce secteur, qui représente une part très significative de ses exportations. La réactivation d’une mine de ce calibre est essentielle non seulement pour l’augmentation des volumes de production, mais aussi pour la création d’emplois et le dynamisme des zones rurales environnantes. De nombreux emplois, directs et indirects, sont ainsi attendus pour les populations locales, réduisant la précarité et stimulant le commerce régional.
La SOREM, en tant que société étatique, se voit confier une mission de réhabilitation et de développement cruciale. L’entreprise publique est chargée de coordonner les efforts pour une exploitation plus durable et plus inclusive des ressources. Un modèle économique et financier viable doit rapidement être mis en place afin de garantir la pérennité du site. La réussite de ce partenariat avec Flagship pourrait servir de modèle pour la relance d’autres anciennes mines, comme celle de Yatela, également récemment reprise par l’État, symbolisant le tournant stratégique du Mali vers une souveraineté économique et minérale accrue
