La ville de Voum Legleita a été le théâtre aujourd’hui vendredi 12 septembre courant d'une manifestation populaire massive, à laquelle ont participé des centaines d'agriculteurs et leurs familles, exprimant leur rejet catégorique de ce qu'ils considèrent comme étant une « confiscation injuste » de leurs terres agricoles et de leur attribution à la société sucrière.
La marche symbolisant l'unité des habitants et leur attachement à leur droit historique à la terre a débuté devant le siège de la société.
Selon Echourough Online cité par le site Web El Hourriya, les manifestants ont battu le macadam vers le siège de la commune, brandissant des banderoles et des slogans dénonçant le projet et exigeant l'intervention urgente du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour mettre fin à ce qu'ils qualifient d’injustice, appelant à garantir la protection de leurs droits.
Au siège de la commune, les représentants des agriculteurs ont remis au maire une lettre adressée aux autorités supérieures. Ils ont souligné qu'ils ne s'opposaient pas à l'implantation d'un projet de production sucrière industrielle dans la région, mais rejetaient catégoriquement la construction d'un projet sur leurs terres agricoles, qu'ils possèdent et exploitent depuis plus de quatre décennies, conformément à un accord signé et documenté en 1981 entre les propriétaires initiaux et l'État mauritanien.
Les porte-parole des manifestants ont souligné que ces terres n'étaient pas seulement des terres agricoles, mais plutôt un souvenir et un héritage de générations. Ils ont insisté sur le fait que tenter de les exproprier au profit de la société constitue une violation flagrante du contrat social et juridique qui les lie à l'État, et une menace pour leur sécurité alimentaire et leur existence même.
Tous les intervenants lors de la manifestation ont exprimé leur rejet catégorique de l'implantation de la socièté sucrière sur leurs terres agricoles. Ils estimaient que la construction du projet sur ces terres mettrait des centaines de familles au chômage, les priverait de leur unique source de revenus et ouvrirait la voie à une crise sociale étouffante.
Plusieurs participants ont exprimé leur surprise face à l'obstination des autorités à ignorer la voix des agriculteurs, soulignant que ce qui se passe aujourd'hui n'est que le début d'un mouvement qui s'intensifiera jusqu'à ce que leurs droits soient restitués à leurs propriétaires légitimes.
Ils ont renouvelé leur appel au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour qu'il intervienne directement et d'urgence afin de mettre fin à ce qu'ils qualifient d'injustice et d'épargner à la région une crise sociale et économique, voire une crise existentielle pour des milliers de citoyens.
La manifestation a reflété l'unité du peuple et sa détermination à défendre ses droits. Elle a adressé un message fort : un véritable développement ne peut se construire sur les ruines des agriculteurs ni sur la confiscation des moyens de subsistance des pauvres. Il réquiert plutôt le respect des contrats et des lois, ainsi que la préservation de la mémoire de la terre et de la dignité humaine.