Les victimes des pratiques esclavagistes n'auront plus la peine de se déplacer de leur terroir et de leurs occupations pour porter plainte contre les esclavagistes dans des tribunaux très éloignés de leur fief et exposés au trafic d'influence de l'administration et des féodaux.
C'est ce qu'on déduire des allégations faites ce mardi par le ministre de la justice Ould Boya, à l'occasion de l'adoption de l'Assemblée nationale du projet de loi portant sur la création d’une juridiction spécialisée dans la lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et le trafic illicite des migrants.
Le déplacement de la juridiction compétente vers le lieu de l’infraction a pour but de faire preuve de sérieux et de transmettre des messages rassurants, a souligné dans ce cadre le ministre.
Il s’agit en fin de compte d’un choix de la juridiction, qui dispose d’un large éventail de considérations et peut le modifier lorsqu’elle estime qu’il peut créer des pressions sur elle, a-t-il ajouté.
Ledit projet de loi adopté vise à atteindre un ensemble d’objectifs et de principes liés au bon fonctionnement de la justice et à assurer une plus grande efficacité dans le traitement des affaires d’esclavage, de traite des personnes et de trafic illicite de migrants en introduisant certaines réformes dans le nombre, la composition et le fonctionnement des juridictions chargées de la lutte contre l’esclavage et les pratiques esclavagistes, rappelle-t-on.