L'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a promis aujourd’hui lundi 20 janvier courant, à l’occasion de la poursuite de son audition dans le cadre du fameux dossier de la décennie, de révéler des informations détaillées sur la « vente » de l'ancien directeur des services de renseignement libyens, Abdallahi Senoussi, affirmant que ces données conduiront les avocats de la partie civile qui ont posé des questions s’y rapportant à regretter de les avoir soulevées.
Ould Abdel Aziz s’en est pris lors de cette séance de son procès, à l'ancien président égyptien Jemal Abdel Nasser et au président libyen Mouammar Kadhafi, disant qu'il n'y a aucune différence entre les deux et que leurs idées avaient corrompu l'armée et la société.
Répondant à la question de l'avocat Yahya Ould Kherchi sur les raisons du changement de nom de la rue Jemal Abdel Nasser au centre de Nouakchott, Ould Abdel Aziz dit : je ne vois aucune différence entre Jemal Abdel Nasser et Kadhafi et je m’en fiche que certains aillent voir Kadhafi pour lui soutirer 10 000 dollars et revenir avec cet argent pour aliéner l'armée et le pays.
« Vous êtes la défense de l’État »
Ould Abdel Aziz a commenté une autre question posée par le même avocat Ould Khershi, sur les raisons de son désaccord avec l'homme d'affaires Mohamed Ould Bouamatou.
S'adressant au président du tribunal, il dit : « Ces individus disent qu'ils représentent l'État et le ministère des Finances et qu’ils les défendent, mais ils défendent toujours un homme d'affaires dont le dossier de corruption était entre vos mains ici dans la justice ", indiquant que l'homme d'affaires dont ils prennent la défense, continue toujours de distribuer à leur profit des dizaines de millions.
S’adressant aux avocats de l’Etat, Aziz dit : « Si vous défendez vraiment l'État et le ministère des Finances, alors apportez les preuves attestant vos affirmations et laissez tout le reste de côté, qui n’est que la défense de la corruption. ”
« Vous vous faites dévoiler par vous-même »
Ould Abdel Aziz a réagi à l’intervention de l'avocat Cheikh Ould Baha relative à l'achat d'une voiture à la Société Nationale des Eaux (SNDE), alors président de son conseil d'administration, et sa présentation au tribunal de ce qu'il a qualifié de preuve justifiant cette transaction, déclarant : « Je n’ai pas révelé votre nom, pourquoi le faites-vous ? », disant qu’il est comme Lô Gourmo Abdoul qui s’est fait lui aussi découvrir par lui-même .
L'avocat Ould Baha avait confirmé au tribunal, qu’il avait, alors président du conseil d'administration de la SNDE, une voiture en sa possession et qu’il se trouvait en présence de deux options pour l’acquérir : l'une était de la prendre en présent de la société et la deuxième était de l'acheter et qu’il avait préféré le second choix.
Ould Abdel Aziz m’avait démis de mes fonctions parce qu'il a reçu des informations selon lesquelles je ne le soutenais plus politiquement, et pour aucune autre raison, a indiqué l’avocat Baha, réaffirmant détenir sur lui les pièces justifiant son achat du véhicule présentées au tribunal.
Ces joutes ont eu lieu lors de la séance de l’après-midi tenue par la Chambre pénale près de la Cour d'appel de Nouakchott, dans le cadre du procès de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
La cour a consacré ses séances du matin et du soir aux questions de la défense de la partie civile « l’État », rappelle-t-on
