Sénégal : Macky Sall « sera appelé devant la justice », selon le porte-parole du gouvernement
Pour Moustapha Ndjekk Sarré, Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, devra « faire face à la justice » en raison de ses « actes extrêmement graves » dans la gestion du pays. Des allégations contre lesquelles l’ancien président s’inscrit en faux.
L’ancien président sénégalais, Macky Sall, lors du lancement de l’Initiative des dirigeants africains pour l’allègement de la dette, au Cap, en Afrique du Sud, le 27 février 2025. © Gianluigi Guercia / AFP
L’ancien président sénégalais, Macky Sall, lors du lancement de l’Initiative des dirigeants africains pour l’allègement de la dette, au Cap, en Afrique du Sud, le 27 février 2025. © Gianluigi Guercia / AFP
« Inévitablement, [Macky Sall] fera face à la justice. Il est le premier responsable d’actes extrêmement graves qui ont été posés », a déclaré le porte-parole du gouvernement du Sénégal, Moustapha Ndjekk Sarré, vendredi 28 février, sur la radio privée RFM.
« Je ne lui donne pas de circonstances atténuantes. Tout ce qui s’est passé s’est passé sous ses ordres. On peut même le considérer comme le chef de gang qui a commis des actes criminels. Des poursuites judiciaires ne sauraient être évitées », a dit Moustapha Ndjekk Sarré, également ministre de la Formation professionnelle.
Il était notamment interrogé après une réaction de l’ancien président Macky Sall sur un rapport, publié le 12 février par la Cour des comptes, mettant en cause l’ex-pouvoir dans la gestion des finances publiques.
« La cour des comptes est certainement l’une des institutions les plus crédibles de notre République qui a certifié des audits faits par le ministère des Finances. Tout ce qu’il a à faire, c’est de demander pardon », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
« Infractions à caractère pénal »
Institution de contrôle indépendante, la Cour des comptes a souligné que les faits relatés sont « présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal ».
L’encours de la dette représente 99,67 % du PIB, un taux « supérieur » au montant annoncé par le précédent régime, selon le rapport de la Cour des comptes.
Le déficit budgétaire « recalculé » par la Cour, pour l’année 2023, est par exemple de 12,3 % contre les 4,9 % annoncés. La Cour a également pointé « une dette bancaire importante contractée hors circuit budgétaire » et « non retracée dans les comptes de l’État ».
Macky Sall, qui vit au Maroc depuis son départ du pouvoir, a fustigé ce rapport de la Cour des comptes comme un « procédé politique », dans un entretien publié jeudi par Jeune Afrique. « Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications », s’est défendu Macky Sall dans cet entretien.
AFP