A mon avis, si on continue d'avoir une journée des droits de la femme dans le calendrier grégorien, c'est que nos droits sont toujours et constamment en péril dans des sociétés où vous pouvez perdre la vie juste parce que vous êtes une femme.
Oui depuis plusieurs années, il y a eu des acquis et des victoires tant au niveau législatif qu'au niveau sociétal....mais il reste encore BEAUCOUP à faire dans des nombreuses contrées et communautés africaines où :
- Des petites filles et des adolescentes sont malheureusement encore mariées à leurs violeurs
- Une fillette est victime de harcèlement sexuel de la part de ses camarades de classe, mais c'est elle qui sera punie
- Une jeune femme est victime de harcèlement sexuel de la part de son professeur, mais elle est renvoyée et le professeur est maintenu
- Une femme est découpée à la machette, égorgée ou étranglée par son compagnon ou son conjoint et dans les commentaires sur les réseaux sociaux, des gens viendront commenter : "Mais ça dépend ce qu'elle a fait au monsieur"..."Elle l'a poussé à bout"
- Des femmes sont jugées incompétentes à cause de leur genre et non à cause de leurs compétences et/ou de leurs diplômes
- Des femmes à compétences et/ou diplômes égaux sont moins bien payées que leurs collègues hommes par leurs employeurs
- Une femme est victime de harcèlement sexuel de la part de son employeur ou de son supérieur hiérarchique ou de son collègue, mais elle est sanctionnée et ceux-ci sont maintenus lorsqu'elle ose se plaindre
- Une femme, une jeune femme ou une adolescente ont peur de dénoncer leur agresseur ou leur harceleur parce qu'elles ont peur d'être jugées par la société et d'être traitées de "menteuse"
- Une femme, une jeune fille ou une fillette sont violées et on leur demandera ce qu'elles ont porté, on les accusera d'avoir été provocantes et le violeur et sa famille demanderont un règlement à l'amiable
- Des femmes doivent encore demander l'autorisation à leurs conjoints et leurs familles pour exister, poursuivre leurs études, travailler, se soigner, voyager, avoir des amis et s'exprimer
- Des femmes doivent tout sacrifier au détriment de leur bien-être physique et mental pour se conformer aux exigences de leurs conjoints et de leurs familles sous peine d'être exclus et abandonnées
- Des femmes et des jeunes filles subissent chaque mois la précarité mensuelle et en subissent les conséquences
- Des femmes, des jeunes filles et des fillettes perdent la vie parce qu'elles ont osé dire "non"
- Des femmes perdent la vie sous les coups et la violence de leurs conjoints ou parents
- ou des senatrices/ députées sont victimes de harcèlement sexuel, mais ce sont elles qui sont suspendues quand elles osent dénoncer
Les exemples sont légions...
Oui nous sommes un 8 mars.
Ce n'est pas une fête.
C'est une journée de réflexion.
Edith Brou Bleu