Il était une fois, entre 2015 et 2017- je ne me souviens plus de la date- nous étions une équipe de jeunes engagés aux côtés d’une organisation humanitaire dont la mission ce jour-là est de trouver un moyen de sauver une petite fille de moins de 11 ans en situation de vulnérabilité extrême atteinte d’une maladie dont le nom m’échappe encore.
Ce dont je me souviens, c’est son ventre, gonflé au point de ressembler à celui d’une femme enceinte de quelques mois . Une comparaison peut-être maladroite, mais excusez-moi je ne suis pas médecin pour connaître ou me rappeler le nom de cette maladie . Je ne connaissais que l’urgence et l’espoir fragile que nous portions avec nous.
Nous avons frappé à toutes les portes … Puis, nous sommes arrivés à la clinique El Menar. Là, nous avons rencontré le professeur Yacoub ould Mohamed Saghair. Pour nous, il était un inconnu. Pour elle, il allait devenir bien plus que cela.
Avec un sourire franc et un regard plein de bienveillance, il nous a donné ce que nous cherchions désespérément : l’espoir. Sans hésiter, il a promis de réaliser l’opération gratuitement, sans accepter un seul sou. L’organisation n’a eu qu’à couvrir les frais d’hospitalisation. C’était simple, humain… exceptionnel.
Je n’ai vu le professeur Ould Saghair qu’une seule fois. Ce fut aussi la dernière. Pourtant, son visage est resté gravé dans ma mémoire. Le visage de celui qui a donné à une petite fille la chance de vivre à nouveau.
Aujourd’hui, par hasard, je suis tombée sur des publications annonçant sa nomination en tant que doyen de la faculté de médecine. En lisant ces félicitations, j’ai senti le devoir de raconter cette histoire. Car j’en suis convaincue : ce n’est qu’une parmi tant d’autres.
Aicha Hamady