Je crois être la réincarnation d'un guerrier du Tekruur mort brutalement au combat. Parti tellement vite sur un coup de hache que la mort n'a pas vu la lame venir et s'est reposée. Les guerres et les maladies sont ses deux poumons et cette machine ne s'arrêtera que dans d'autres univers.
J'ai vécu ce temps où c'était une honte de mourir dans un lit. Le temps des âges farouches. Aujourd'hui, avec la sédentarité, on en rêve presque tous.
Qu'on ait peur de la mort ou pas, elle nous fauchera. D'où le peu d'intérêt de la défier. Contrairement à la vie, sa rivale, la mort ne déçoit pas ,elle est toujours au rendez-vous. Elle passe très peu de temps avec l'appelé, pas le temps d'être amis, d'avoir des rêves et espoirs.
La mort est furtive. Elle n'existe pas pour le mort, tellement elle est rapide. Elle n'étrangle pas, ne frappe pas, ne saigne pas. On sait qu'elle est venue en touchant la veine jugulair, quand la bouche reste ouverte comme si le mort avait été empêché de dire le grand secret de sa rencontre avec l'assassin légal.
Je n'ai pas peur de la mort. Oui, ça ne sert à rien de le dire, c'est juste pour se donner la force de la repousser. Il y a des fois elle nous donne un autre rendez-vous, tient-elle compte de nos amours, de nos familles, de nos amis? Peut-être que sa liste du jour était très longue. La mort a trop mauvaise presse, même quand elle laisse des survivants bien portant.
Je rêve de la mort de la mort, par asphyxie de ses deux poumons : le poumon guerres, le poumon maladies. Restera la faim, les accidents, les suicides, les séismes,...la mort est immortelle dans ce bas monde.
Le premier tueur est l'homme. De toutes les races, seul l'homme et le rat tuent leurs semblables pour tuer. N'aidons jamais la mort, muerte, maayde dee الموت death...
Je vous souhaite la vie, la belle vie.
