« Gouverner autrement de par une véritable alternance et un réel changement » … Par Maitre Abou Kalidou N’DIAYE.

L’approche du rendez-vous de l’élection présidentielle en Mauritanie dont le premier tour est prévu le 29 juin, le directeur de campagne du candidat M. Biram Dah Abeid en Europe pour la diaspora mauritanienne, nous accorde la présente interview. En effet, il s’agit du juriste et militant très investi, Maitre Abou Kalidou N’DIAYE. 

Il a répondu succinctement à nos questions comme suit en brossant les enjeux du scrutin et quelques points marquants du programme de la Coalition Antisystème qui porte le député droit-de-l’hommiste BDA comme candidat :

 

Question  : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Maitre Abou Kalidou N’DIAYE : Bonjour, très ravi et honoré par l’intérêt porté à notre Coalition BDA que je représente aujourd’hui en Europe. Je m’appelle Maitre Abou Kalidou N’DIAYE . Je suis inscrit au barreau de Nouakchott en Mauritanie et réside en France avec ma famille. En France j’exerce dans le social avec un diplôme de cadre. Je suis aussi très actif dans le réseau associatif Mauritanien et très présent sur le terrain de la revendication de nos droits, en tant qu’acteur des droits de l’homme.

 

Question  : Nous avons lu dans les médias votre nomination à la tête du Directoire de la diaspora en Europe pour la campagne du Candidat Biram DAH ABEID, pouvez-vous nous en dire davantage ?

 

AKN : C’est tout à fait vrai, je suis aujourd’hui nommé Directeur de campagne de la coalition BDA en Europe.

Avant tout un immense honneur et une grande reconnaissance en ma personne, et du candidat que j’ai toujours côtoyé et épousé le projet et des personnalités avec lesquelles je fais équipe aujourd’hui, qui ont bien voulu me faire confiance.

C’est à la suite de fructueuses entrevues et échanges, dans un esprit responsable et consensuel, que notre bureau du Directoire Europe de la Coalition de l’honorable député Biram DAH ABEID a été validé par le Candidat et son Directoire National.

Je dirai enfin que c’est un projet inédit, bien inspiré par la clairvoyance du candidat, que d’avoir réussi à rassembler, à coaliser des entités potentielles pour le soutenir, pour enfin le changement et l’Alternance en Mauritanie.

 

Question  : Quels seraient les grands enjeux du scrutin présidentiel du 29 Juin prochain pour la vie politique mauritanienne ?

AKN : Gouverner autrement de par une véritable alternance et un réel changement : L’Armée Mauritanienne, pour ne pas dire une oligarchie militaire gouverne le pays depuis 1978 et une seule communauté en possède les rênes, dans un pays arc-en-ciel multiethnique.

Un des enjeux majeurs de ce scrutin présidentiel, est qu’au-delà de son importance pour l’avenir de nos compatriotes, c’est d’avoir enfin accès à un rêve pour  la plupart de nos concitoyens qui en ont assez d’un système séculaire destructeur de notre unité et de notre vivre ensemble. Ce rêve est celui de l’avènement au pouvoir d’un civil issu de l’opposition antisystème au cœur et à l’écoute des revendications sociales ( Education, santé, travail, citoyenneté, entreprenariat…), notamment le respect des droits fondamentaux et le rétablissement avant tout de la justice sociale et ses paradigmes. Mais également d’une alternance sociale avec comme président, une autre composante ethnique, symbolisant la diversité culturelle du pays.

Enfin, un autre enjeu non négligeable, est celui d’enfin espérer des opérations électorales inclusives et TRANSPARENTES, eu égard aux mauvais souvenirs des présidentielles de 2019. D’où l’intérêt de la sensibilisation de l’opinion internationale, particulièrement des médias, comme le vôtre.

 

 

Question  : Quels sont les points marquants du contrat programmatique du candidat que vous citerez à l’endroit de l’opinion publique nationale et en particulier à l’attention de l’électorat de notre diaspora Europe ?

AKN : Unis pour la Liberté, ensemble pour l’Avenir » : Ce slogan résume succinctement la vision du candidat, son projet pour la Mauritanie.

Je retiendrai deux grandes orientations : la justice sociale (une priorité du mandat présidentiel) dans laquelle sont incarnées les valeurs de la justice, de la liberté, de la solidarité, de l’intégrité, de la démocratie et de la durabilité et le renouveau institutionnel garant d’une réelle alternance, d’un véritable renouveau des institutions corrompues et désuètes. Que tous les citoyens se sentent enfin égaux devant la loi républicaine, sans discrimination ni privilège d’aucune nature (égalité des chances et de l’accès au service publique) et ensemble prendre leur avenir en main.

Concernant l’électorat de notre Diaspora, éveillée, productrice de richesses et de matière grise, je noterai l’importance de sa participation effective à la reconstruction du pays par un appel solennel à son adresse. Enfin une diaspora qui jouera pleinement le rôle qui lui sied, comme pilier de l’économie nationale.

 

Question  : Avez-vous relevé des problématiques persistantes au sein de la population mauritanienne ?Que proposez-vous comme piste de solution ?

AKN : Mon constat en tant qu’observateur averti, étant acteur de terrain, est qu’une partie importante de la population très affectée par des décennies de mauvaise gouvernance et ses corollaires de communautarisme, d’esclavagisme, de discriminations, de violences policières et institutionnelles, de politiques nocives machiavéliques du diviser pour mieux régner…, demeure inconsciente et insouciante à la démocratie participative. Ce constat se caractérise par l’achat de pièces d’identité avec des sommes insignifiantes, la peur de s’opposer à l’injonction de l’administration en tant que subordonnés, et par conséquent la perte de l’estime de soi et la résignation.

Beaucoup de Mauritaniens et de Mauritaniennes ne croient plus à l’alternance démocratique et au changement du même système, du même clan qui les martyrise des décennies durant. Ils ont aussi perdu la confiance aux leaders d’une opposition qui n’en est pas une.

L’Exemple épatant du holdup électoral lors des élections présidentielles en Mauritanie en date du 22 mai 2019 donnant gagnant le présent sortant la victoire au premier tour avec 52% des voix, contre 18,6% pour l’opposant antisystème l’honorable député Biram DAH ABEID, en deuxième position. Avant même la proclamation officielle des résultats par la CENI, l’armée a investi les grandes artères de la capitale ainsi que les quartiers sensibles pour intimider et museler le peuple, alors privé de sa victoire éclatante. Cet évènement vient renforcer, pour certains, que malgré tout, rien ne changera.

Je crois que cette fois-ci, sans aucune naïveté de ma part, eu égard à l’avènement d’une coalition représentative, d’un programme parlant et d’un homme au parcours exemplaire et atypique, il y’a une lueur d’espoir qui renait chez beaucoup d’entre eux.

Il faudra certes continuer à sensibiliser et à convaincre et persévérer à préserver les acquis. Pour lever ses freins très encrés, le crédo que je préconise est de ne rien lâcher et que chacun soit acteur à part entière du projet, en sensibilisant à son tour les siens. Faire surtout comprendre, que l’argent ne rendra jamais la liberté et la dignité bafouées au peuple. Seul l’engagement patriotique et citoyen, permettra d’accéder enfin au pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple. Quoi qu’il arrive, la résistance et la lutte doivent continuer.