Manifestations à l’université : Un avertissement pour le système en place ?

La nuit dernière, l’université a été le théâtre de manifestations violentes et de pillages, survenus juste après une cérémonie de rupture de jeûne organisée en l’honneur des étudiants par le président de la République. 

Cet événement, qui devait être un geste d’ouverture et de générosité, a été détourné en scène de chaos, révélant les graves défaillances d’un système gangrené de l’intérieur.

Les événements de cette nuit ne sont pas simplement le fruit d’une contestation spontanée. Ils semblent plutôt symptomatiques d’un mal profond au cœur de la gouvernance. L’hypothèse d’un sabotage organisé par des acteurs de l’appareil d’État lui-même mérite d’être posée. 

En effet, le pouvoir en place apparaît de plus en plus comme prisonnier de son propre système, un système où les failles ne sont pas de simples erreurs de gestion, mais plutôt des mécanismes délibérément entretenus par ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre.

Ironiquement, le président, qui cherche à renforcer son image en multipliant les gestes de rapprochement avec la population, notamment la jeunesse, semble pris au piège d’un réseau de pouvoirs parallèles. 

Ce réseau agit en coulisses, contrecarrant ses initiatives par un sabotage subtil mais constant. Cela soulève une question essentielle : Le président est-il réellement aux commandes, ou n’est-il que le prisonnier d’une machine politique qui le dépasse ?

Pour le président, la situation actuelle représente un défi crucial. S’il ne parvient pas à identifier et à démanteler les structures défaillantes qui minent son action, il risque de subir le même sort que ses prédécesseurs : être écarté ou réduit à une simple figure symbolique, sans véritable pouvoir de décision. Continuer à profiter des avantages d’un système corrompu ne fera que renforcer ce dernier et précipiter sa propre chute.

Il devient urgent pour le président de prendre conscience du jeu auquel il est confronté. Pour briser ce cercle vicieux, il devra non seulement affronter les forces qui cherchent à maintenir le statu quo, mais aussi trouver des alliés authentiques au sein de la société civile. Cette dernière, souvent ignorée ou marginalisée, pourrait pourtant être le levier essentiel pour une véritable réforme.

Le président est placé devant un choix fondamental : lutter contre le système défaillant qui le sabote ou continuer à tirer profit des avantages immédiats qu’il lui procure. Mais ce choix ne concerne pas seulement sa survie politique ; il concerne aussi l’avenir de toute la nation. S’il choisit de combattre avec sincérité et courage, il pourra peut-être écrire une nouvelle page de l’histoire. Sinon, il risque d’être emporté par le même système qu’il n’aura pas su maîtriser.

Isselmou Hanefi