Interpellée par le député Khally Diallo sur les "contradictions" du système éducatif, la ministre Mint Babah s'explique devant les députés

L’Assemblée nationale a consacré sa séance tenue aujourd'hui jeudi 29 mai courant, à  l’écoute des réponses de la ministre de l’éducation nationale et de la réforme du système d’enseignement, Mme Houda Babah, à une question orale qui lui a été adressée par le député Khally Mamadou Diallo.

Dans sa question, le député Diallo a soulevé le problème des écoles qui ne suivent pas le programme français et qui sont autorisées à enseigner, alors que d’autres écoles publiques sont empêchées de suivre le même programme. Il s’est également interrogé sur le fait que certains fonctionnaires bénéficient de dérogations pour enseigner à leurs enfants dans des écoles étrangères, essayant de comprendre cette politique de deux poids, deux mesures.

En réponse à cette question, la ministre de l’éducation a expliqué que le début des années 1980 a été marqué par une forte migration des zones rurales vers les zones urbaines, ce qui a exercé une forte pression sur le système d’enseignement public. En réponse à ce défi, les autorités publiques ont décidé d’introduire l’enseignement privé par le biais de l’ordonnance n° 212-81-212 en septembre 1981.

Elle a également souligné que le secteur de l’éducation était très chaotique à cette époque, avec l’émergence d’écoles non réglementées, telles que les écoles qui enseignent des programmes étrangers, ou les écoles qui combinent des programmes nationaux et étrangers. La ministre a souligné que les ateliers de réforme qui ont débuté en 2019, sous la supervision du Président de la République, S.E. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont donné des résultats tangibles dans l’amélioration de la réalité de l’éducation nationale.

Ces ateliers ont conduit à l’approbation de la loi n° 23-2022, qui comprend la révision du cadre réglementaire de l’enseignement privé, y compris l’obligation pour les écoles privées d’adhérer aux programmes éducatifs nationaux, et la limitation du champ d’application de l’enseignement privé aux niveaux non primaires.

La ministre a expliqué que depuis 2019, le projet « École républicaine » a été lancé, ce qui est l’une des principales caractéristiques du programme du Président. Elle a noté qu’il y a maintenant 998 écoles privées en Mauritanie, toutes titulaires d’une licence nationale, alors qu’il y avait auparavant 28 écoles qui enseignaient des programmes étrangers sans licence. Elle a ajouté que le ministère travaille actuellement à combler les lacunes liées à l’enseignement privé.

Elle a également mentionné que les écoles étrangères existantes, telles que l’école turque, fonctionnent en vertu des accords signés entre la Mauritanie et la Turquie, notant que le ministère attache une grande importance à la réglementation du secteur de l’éducation et à la garantie de la qualité et de la transparence.

A la fin de sa réponse, la ministre a souligné la volonté du ministère de mettre en place un système de gouvernance transparent et d’adopter des mécanismes efficaces pour améliorer les conditions de l’éducation, en mettant l’accent sur la gestion des résultats de l’éducation et la réalisation d’une éducation inclusive et équitable pour tous les citoyens.