L’État-major général des Armées du Tchad a dénoncé, vendredi, une attaque par drone contre un camp militaire situé dans la zone de Tiné, dans la province du Wadi-Fira, dans l’est du pays. L’incident s’est produit dans la nuit du 25 décembre, aux environs de 02 h du matin, et a fait deux morts et un blessé parmi les militaires tchadiens, selon le texte officiel.
Dans son communiqué parvenu à APA, l’état-major qualifie cette frappe d’incursion injustifiée contre le territoire national et condamne avec « la plus grande fermeté cette agression contre la position de l’armée nationale et l’intégrité territoriale du Tchad ». L’armée considère cet acte comme hostile et répréhensible au regard du droit international, avertissant que toute nouvelle violation de l’espace tchadien pourrait entraîner une réponse militaire légitime, en application de l’article 51 de la Charte des Nations unies.
Les autorités militaires ont par ailleurs mis en garde les parties belligérantes du conflit soudanais, les appelant au respect strict de la souveraineté du Tchad, pays limitrophe du Soudan dont l’est a été secoué ces derniers mois par une guerre qui a déjà provoqué des déplacements massifs de population. Le document n’a pas fait mention de quel belligérant l’attaque serait attribuée.
Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par une guerre enclenchée par les généraux Al-burhan et Dagolo. Le Tchad, qui partage une longue frontière avec le Soudan, accueille depuis plusieurs mois des réfugiés fuyant les violences de l’autre côté de la frontière. La ville de Tiné, dans la province du Wadi-Fira, est un point de transit important pour ces populations avant leur relocalisation vers des camps plus à l’intérieur du pays.
Le Tchad est régulièrement accusé de soutenir les forces de soutien rapide (FSR) du général Dagolo. Ce que N’Djamena a toujours nié. Jusqu’ici, aucune attaque similaire directement imputée à des drones étrangers n’avait été confirmée contre des positions militaires tchadiennes. Cette frappe du 25 décembre apparaît donc comme un incident particulièrement grave, susceptible d’accroître encore les tensions le long de la frontière est du Tchad.