Qui cherche à perturber les bonnes relations séculaires entre le Mali et la Mauritanie ?

Dès que la CEDEAO a décidé d'imposer un embargo au Mali à la suite du coup d'État ayant porté Assimi Goïta au pouvoir, la Mauritanie a ouvert ses ports et ses frontières pour soutenir le peuple malien et son gouvernement dans la lutte contre le blocus qui lui est imposé.

Il semble que depuis l'arrivée du Président Assimi Goïta au pouvoir au Mali et les tensions qui ont suivi dans les relations de Bamako avec certains pays voisins au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et certains alliés traditionnels du Mali, on cherche systématiquement et par tous les moyens à entraîner la Mauritanie dans un conflit absurde.

En effet, un discours médiatique caractérisé par l'incitation à la haine contre un pays frère et voisin est propagé, alors que l'histoire n'a jamais enregistré de position hostile de la Mauritanie envers le Mali. Bien au contraire, la Mauritanie a continué à témoigner de sa solidarité et de son soutien au peuple malien dans les épreuves successives qu'il a endurées au cours des dernières années. La preuve la plus indéniable de cette position fut le refus ferme de la Mauritanie d'adopter la moindre pression politique sur les nouveaux dirigeants de Bamako qui placerait le Mali dans un isolement économique.

Les campagnes d'incitation contre la Mauritanie reposent principalement sur de fausses allégations selon lesquelles Nouakchott soutiendrait des groupes extrémistes violents et d'autres mouvements armés au Mali. De telles allégations sont dénuées de tout fondement, car la Mauritanie a manifesté dès le début une position vigoureuse à l'égard de ces groupes et a démontré à plusieurs reprises son souci de l'unité et de la sécurité territoriale du Mali. Elle a fourni un soutien en matière de renseignements et un appui opérationnel aux régimes maliens successifs dans leurs efforts pour faire face à ces groupes.

Dès que la CEDEAO a décidé d'imposer un embargo au Mali à la suite du coup d'État ayant porté Assimi Goïta au pouvoir, la Mauritanie a ouvert ses ports et ses frontières pour soutenir le peuple malien et son gouvernement dans la lutte contre le blocus qui lui est imposé. La Banque Centrale de Mauritanie a quant à elle perdu plusieurs centaines de milliers de dollars au cours des années 2022-2023 en raison des taux élevés d'importation de matières premières au-delà des besoins du pays pour combler le déficit des importations du Mali suite à ces sanctions imposées par la CEDEAO.

La Mauritanie accueille également des dizaines de milliers de citoyens maliens établis dans de bonnes conditions et résidant en toute liberté dans les différentes wilayas mauritaniennes, où ils exercent diverses activités économiques en toute quiétude.

Cependant, malgré tout cet élan de convivialité et l'expression de fraternité et d'amitié que la Mauritanie a manifestés à son voisin, certains acteurs semblent chercher avec détermination à envenimer les relations entre les deux pays et à les pousser vers la rupture, voire la confrontation.

La poursuite des attaques contre les Mauritaniens résidant sur le sol malien, l'autorisation des campagnes d'incitation systématiques contre la Mauritanie sont autant de manifestations d'une volonté injustifiée de provoquer Nouakchott.

Malgré le souci de la Mauritanie de garder son sang-froid et son refus de se laisser entraîner dans des crises qui ne servent pas les deux pays, tout porte à croire qu'il s'agit là d'un acharnement illogique. Les deux pays ont besoin de se concentrer sur les efforts de développement et le renforcement des liens de fraternité, de coopération et d'intégration.

Il y a plus à gagner pour le Mali et la Mauritanie à préserver les relations qui les unissent et à éviter toute forme d'intoxication portant préjudice aux liens de fraternité et de bon voisinage qui ont toujours caractérisé leurs relations. Le plus grand bénéfice pour les deux États est de renforcer leurs intérêts communs, eux qui partagent des frontières s'étendant sur plus de 2000 km et qui font face à des défis de sécurité multiples. Autant d'enjeux communs qui nécessitent une conjugaison des efforts dans le respect et la complémentarité des rôles.

Cet objectif ne sera atteint que si les dirigeants du Mali se rendent compte que la Mauritanie n'est pas un ennemi ni d'ailleurs une partie prenante dans un conflit régional, tout en évitant de porter un regard à travers un prisme déformant !Samba Souleymane Sow