Donald Trump réinstaure un « travel ban » : 12 pays interdits d’entrée aux États-Unis

La proclamation présidentielle interdit toute entrée sur le territoire américain aux ressortissants de 12 pays. Cette interdiction s’applique à la plupart des catégories de visas, y compris les visas touristiques, d’affaires, d’étudiants et d’immigration. Les exceptions sont extrêmement limitées (diplomatiques, asile en cas de menace immédiate,…).

 

Pays concernés par cette restriction totale :

Afghanistan, Birmanie (Myanmar), Congo, Érythrée, Guinée équatoriale, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Tchad et Yémen.

Type de restrictions :

Interdiction générale d’entrée, sauf rares exceptions diplomatiques ou cas humanitaires.

Suspension de délivrance de tous les types de visas non-immigrants et immigrants pour les citoyens de ces pays.

Refus d’admission même avec un visa valide délivré avant le décret (cas limités à examiner au cas par cas).

7 pays sous restrictions partielles d’entrée aux États-Unis

Pour sept autres pays, le décret impose des restrictions ciblées selon les catégories de visa. Cela inclut souvent l’interdiction des visas de diversité (loterie), un examen plus poussé des demandes ou la suspension de certaines catégories spécifiques comme les visas étudiants ou de travail temporaire.

 

Pays soumis à des restrictions partielles :

Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela.

Type de restrictions :

Suspension ou limitation de certaines catégories de visas (notamment visas de diversité, étudiants, travail).

Contrôles de sécurité renforcés sur les demandeurs.

Enquête administrative poussée et retards significatifs dans le traitement des dossiers.

Refus possible d’entrée même avec visa valide, si des risques de sécurité sont identifiés.

« Nous ne voulons pas d’eux »

Dans son allocution, Donald Trump établit un lien explicite entre cette nouvelle mesure de restriction d’entrée et une attaque survenue récemment à Boulder, dans l’État du Colorado.

 

Le 1er juin 2025, un ressortissant égyptien, en situation irrégulière aux États-Unis, a été arrêté après avoir lancé un engin incendiaire sur une foule, blessant plusieurs personnes. Bien que l’Égypte ne soit pas visée par ces restrictions, Trump cite cet événement comme un exemple concret des failles du système migratoire actuel.

 

Le récent attentat terroriste de Boulder, au Colorado, a mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour notre pays l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas fait l’objet d’un contrôle approprié, ainsi que de ceux qui viennent ici en tant que visiteurs temporaires et qui dépassent la durée de validité de leur visa. Nous ne voulons pas d’eux.

 

Des restrictions ciblées contre l’université d’Harvard

Dans le prolongement de ce décret, l’administration Trump a également pris pour cible l’université Harvard.

 

Par une proclamation distincte datée du 4 juin 2025, le président Trump suspend temporairement l’admission de nouveaux étudiants étrangers à Harvard, dans le but de « renforcer la sécurité nationale en s’attaquant aux risques à l’université d’Harvard ».

 

L’université est accusée de ne pas avoir suffisamment coopéré avec les autorités fédérales, notamment en refusant de fournir des informations complètes sur des étudiants étrangers impliqués dans des comportements jugés suspects.

 

La mesure bloque, pour une durée initiale de six mois, l’entrée de tout nouvel étudiant international à Harvard, avec la possibilité d’étendre ou d’élargir cette interdiction.

 

Dans la continuité des pressions exercées sur Harvard, l’administration Trump a également menacé de retirer l’accréditation fédérale de l’université Columbia de New York, l’accusant de manquements graves face à des actes de harcèlement ciblant des étudiants juifs. Une telle mesure priverait l’université de financements publics et compromettrait l’accès de ses étudiants aux aides fédérales.

 

Nouvelle exigence pour l’ESTA : un « selfie » est désormais requis

En complément des restrictions imposées aux ressortissants de certains pays et aux universités, de nouvelles exigences techniques renforcent également le processus d’entrée aux États-Unis, notamment pour les voyageurs des pays participants au Programme d’Exemption de Visa.

 

Depuis quelques jours, les voyageurs sollicitant une autorisation ESTA (Electronic System for Travel Authorization) sur internet doivent en effet fournir une photo faciale (selfie) en plus de la copie de la page biographique de leur passeport. Cette exigence, déjà en vigueur sur l’application mobile, est progressivement déployée sur la version web du formulaire ESTA.

 

Ce « selfie » permet une comparaison automatisée avec la photo présente sur le passeport pour vérifier l’identité du demandeur exempté de visa pour les États-Unis.